72 % des salariés français pensent que leur pouvoir d’achat va baisser à la retraite.
Des Français qui semblent pessimistes quant à leur retraite, oui, mais qui s’en inquiètent assez tard. Ce sont les résultats de la 5e édition de l’enquête intitulée Les Français et la retraite en 2022 publiée par Mercer, cabinet de conseil international en ressources humaines, en santé prévoyance, en retraite et en investissements.
En outre, des dires de la moitié des Français, l’entreprise doit jouer un rôle dans le financement de la future retraite de ses collaborateurs, par exemple, à travers la mise en place d’un régime de retraite supplémentaire, à l’instar d’un plan d’épargne retraite entreprise.
Retour sur les principaux enseignements de l’enquête.
Les Français, préoccupés par la baisse de pouvoir d’achat à la retraite
72 % des salariés français interrogés sont inquiets et pensent que leur pouvoir d’achat va baisser ou fortement baisser du fait de leur départ à la retraite, c’est 2 points de plus qu’en 2018.
Les femmes sont particulièrement inquiètes avec 45 % d’entre elles pensant que leurs revenus vont fortement baisser (+13 points par rapport aux hommes).
Autre enseignement de l’enquête, 62 % des Français ne font pas confiance au système de retraite actuel. Ce chiffre renferme des disparités selon l’âge, les sexe ou encore la catégorie socio-professionnelle :
- les moins de 35 ans : 68 % de non confiants ;
- les femmes : seulement 21 % des sondées confiantes (contre 43 % pour les hommes) ;
- les non cadres : 70 % des sondés de non confiants chez les non cadres contre 54 % chez les cadres.
Malgré cette inquiétude, les Français ne semblent toujours pas prêts à commencer à préparer leur retraite assez tôt. Ainsi, 4 Français sur 10 pensent qu’il faut commencer à préparer sa retraite à partir de 50 ans et 14 % ne savent pas à quel moment il faut s’y prendre. Si l’on regarde dans le détail, les cadres sont tout de même plus enclins à préparer leur retraite au plus tôt. Ainsi, 26 % des cadres (contre 16 % des non cadres) considèrent qu’il faut préparer sa retraite dès 40 ans.
Parmi les meilleurs moyens de préparer sa retraite, on note :
- être propriétaire de sa résidence principale : jugé à 85 % important ;
- adhérer à un plan d’épargne retraite par capitalisation : jugé à 65 % important ;
- investir dans l’immobilier : jugé à 61 % important.
Alors que le Président Emmanuel Macron débute son second quinquennat, les salariés français ont de nombreuses attentes en matière de retraite. Ainsi, 68 % des sondés attendent du Chef de l’État qu’il refonde ou ajuste en profondeur le régime actuel. Parmi les mesures plébiscitées pour améliorer et pérenniser le système des retraites français, on note :
- l’augmentation du montant des cotisations en cours de carrière : 32 % favorables ;
- le développement de l’épargne par capitalisation : 31 % favorables ;
- le recul de l’âge de départ à la retraite : 21 % favorables.
Par ailleurs, la création d’un système de retraite unique par point obtient les faveurs de 43 % des sondés (30 % ne se prononcent pas). Quant à l’idée d’un éventuel report de l’âge légal de départ en retraite, plus de la moitié (54 %) des salariés français interrogés y sont défavorables. Ils sont également partagés (45 % défavorables et 43 % favorables) sur le fait de travailler au-delà de l’âge légal dans le but d’améliorer leur niveau de pension.
Les Français, favorables à la mise en œuvre obligatoire d’un régime de retraite supplémentaire par capitalisation au sein de l’entreprise
Pour 63 % des Français, la présence d’une contribution de l’employeur sur un régime de retraite supplémentaire par capitalisation comme le PER entreprise, dans le package de rémunération est jugé comme important. 40 % des sondés déclarent même que ce critère est susceptible d’influencer leur décision quant au fait de rejoindre une entreprise ou non.
Plus globalement, 70 % des répondants estiment qu’une entreprise devrait obligatoirement proposer un régime de retraite supplémentaire par capitalisation à ses collaborateurs, comme c’est le cas notamment pour la complémentaire santé (+2 points par rapport 2018).
En cas de présence d’un plan d’épargne retraite dans l’entreprise, les Français confirment leur intérêt pour les versements volontaires additionnels : 19 % en font déjà et 40 % seraient prêts à en faire s’ils en avaient la possibilité.
En matière d’épargne retraite supplémentaire, 32 % des français sont détenteurs d’un Plan épargne retraite individuel, 15 % d’un PER entreprise collectif (PERECO) et 11 % détiennent les deux.
Le pourcentage de détention d’un PER varie selon :
- sexe : hommes : 36 % / femmes : 27 % ;
- catégorie socioprofessionnelle : cadres 35 % / non cadres : 29 % ;
- âge : moins de 45 ans : 28 % / 45 ans et + : 37 % ;
- secteur : secteur privé : 35 % / secteur public : 24 %.
Le régime de retraite supplémentaire idéal des Français est un régime collectif, pour l’ensemble des salariés :
- un régime par catégorie de salariés (cadres / non cadres) : 11 % ;
- un régime uniforme pour tous les salariés : 24 % ;
- un régime pour tous mais dont les conditions sont fonction de la rémunération pour tenir compte de la perte du pouvoir d’achat après la retraite : 32 %.
Le plan d’épargne retraite demeure toutefois un dispositif largement méconnu : 82 % des Français confirment ne pas en avoir entendu parler.
Malgré tout, et après description du plan, 66 % des interrogés confirment qu’ils seraient prêts à y contribuer et à y consacrer une partie de leur salaire. Pour 36 % d’entre eux, cela serait à la condition qu’un financement de la part de l’employeur soit également prévu et pour 21 % à la condition que le financement de l’employeur soit supérieur à celui du salarié.
En outre, l’harmonisation des conditions de sortie en capital sur les versements volontaires est également un argument pour les Français, 45 % confirment que disposer d’une partie en capital est un facteur important pour les pousser à faire des versements volontaires. L’incitation fiscale reste tout de même la principale motivation en termes de versement volontaire. 61 % des sondés affirment que la déductibilité des versements volontaires de l’assiette de l’impôt sur le revenu est un facteur incitatif ou très incitatif pour eux.