La loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat a prévu une revalorisation à hauteur de 4 % des pensions de retraite de base au 1er juillet 2022 afin de répondre à l’inflation galopante.
Cette hausse s’est appliquée sur la pension de base perçue le 9 septembre 2022, de façon rétroactive.
En réalité, cette augmentation du niveau de la pension ne concerne pas tous les retraités de la même façon. En effet, on observe des différences selon le régime auquel cotisait le retraité.
Tout d’abord, il faut savoir que les pensions concernées par revalorisations sont celles servies par :
- la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) : elle concerne les salariés du secteur privé et les travailleurs indépendants. Elle versait, au 31 décembre 2020, une pension à 14 millions de retraités de droit direct et plus de 2 millions de travailleurs indépendants ;
- la Mutualité sociale agricole (MSA) : elle concernait en 2020 près de 2,4 millions de retraités salariés et 1,3 million de retraités non salariés ;
- le Service des retraites de l’Etat (SRE) qui versait en 2020 des pensions à 2,2 millions de fonctionnaires, magistrats et militaires et comptait 2 millions de cotisants ;
- la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL), qui concerne les agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière. Il versait des pensions à 1,2 million de retraités et comptait 2,2 millions d’actifs cotisants en 2020 ;
- le Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État (FSPOEIE) versait des pensions à 83 000 personnes et comptait 22 000 cotisants en 2020 ;
- la CNAVPL : elle gère près de 400 000 retraités de professions libérales, etc.
La hausse des pensions devrait être plus profitable aux anciens agents de la fonction publique qu’aux salariés du privé. Et pour cause, le niveau de la pension de retraite de base représente près de 98 % de la retraite d’un fonctionnaire contre près de 70 % pour un salarié du privé non cadre. En d’autres termes, un ancien fonctionnaire devrait percevoir un gain de 3,9 % sur sa pension contre 2,8 % pour un salarié du privé non cadre. L’écart est plus important encore avec les salariés cadres dont la retraite de base représente seulement 50 % de la pension globale ; pour ces derniers, la revalorisation de la pension de base s’établira donc à 2 %.